Mort du braqueur « Cimetière » : la CNDH dément la version de la police et parle d’une exécution sommaire

Nakpa Polo, responsable de la Commission nationale des Droits de l’Homme

La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) jette un pavé dans la marre de la police. L’institution en charge de la protection des Droits de l’homme au Togo vient de rendre public son rapport sur l’affaire des présumés braqueurs abattus en juillet 2019 par la police nationale, en l’occurrence le Groupement d’intervention de la police nationale (GIPN). Dans ledit rapport de quatre pages publié par la CNDH sur son site internet, la commission dément la version fournie par les autorités en charge de la sécurité au Togo et condamne l’acte qu’elle présente comme un assassinat.

«La Commission Nationale des Droits de l’Homme réunie en session plénière le 1er août 2019, s’est autosaisie de l’affaire de présumés braqueurs abattus par le GIPN le dimanche 28 juillet 2019 à l’effet de faire la lumière sur cette affaire et situer l’opinion », indique-t-elle. Selon la CNDH, les enquêtes et investigations menées par ses équipes ont permis d’établir que la version fournie par la police n’est pas la bonne.

La CNDH confirme la version des familles des deux personnes abattues et soutient que dans l’après-midi du jeudi 25 juillet 2019, des hommes dont certains étaient en tenue militaire ou de « Sodja » sont allés chercher le nommé « Cimetière » de son vrai nom Amouzou Koffi à son domicile. « Les informations recueillies au cours des investigations sont édifiantes et amènent le groupe de travail (de la CNDH) à conclure que dans la nuit du 27 juillet 2019 que « Cimetière » et Dékpo ont été enlevés à leurs domiciles par des hommes dont certains étaient en tenue de « Sodja ».

Cependant le groupe de travail n’est pas arrivé à déterminer avec exactitude les circonstances dans lesquelles les deux personnes ont trouvé la mort. Mais, indique ce groupe, il est constant que ceux-ci ont été abattus à côté de l’usine SOTOTOLE. Le groupe écarte alors l’idée selon laquelle les deux braqueurs auraient été tués ailleurs et leurs corps déposés à l’endroit où ils ont été retrouvés. La CNDH écarte également l’idée selon laquelle les deux personnes aient été en opération de braquage quand bien même, il est établi que l’un d’entre eux est un braqueur récidiviste et un repris de justice.

Cependant, la CNDH indique n’avoir pas obtenu des éléments pouvant prouver que ce sont des éléments du GIPN qui sont descendus aux domiciles des deux victimes et les ont enlevés. Par conséquent elle écarte la responsabilité de ce corps d’élite de la police nationale.

En conclusion, la CNDH indique qu’il est constant que les nommés Amouzou Koffi dit « Cimétière » et Mlatawo Dékpo ont été enlevés à leurs domiciles par un groupe d’hommes dont certains étaient en tenue militaire. Des personnes dont les identités restent à déterminer. Elle constate aussi qu’une équipe anti-braquage a été mise sur pied par le GIPN aux fins de lutter contre le grand banditisme et le braquage à Lomé et ses environs. Que cette équipe a été en contact avec un informateur qui a signalé l’éminence d’un braquage qui serait perpétré par les deux personnes arrêtées. Elle déplore le fait de n’avoir pas pu rencontrer ledit informateur qui selon elle, est la pièce centrale de l’affaire. Elle recommande pour finir, l’ouverture d’une enquête par le Procureur de la République afin de situer les responsabilités dans cette affaire et demande au ministre de la Sécurité et de la Protection Civile de garantir la sécurité de tous les parents, les témoins et tous ceux qui sont intervenus dans le cadre de son enquête.

Source: afreepresse.info

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