Togo, 58 années d’indépendance dans la dépendance des Gnassingbé

Faure Gnassingbé et son armée

Hier 27 avril, les Togolais ont commémoré le jour où  l’indépendance du Togo a été proclamée solennellement par le premier président du pays, Sylvanus Olympio.

Faure Gnassingbé et son armée

L’histoire du Togo indépendant a débuté il y a 58 ans. Mais elle s’est très tôt arrêtée 6 ou 7 ans après, avec l’assassinat du père de la nation togolaise Olympio et l’arrivée de Gnassingbé Eyadema au pouvoir. Et depuis 51 ans, le Togo est régenté, les Togolais ‘’tenus en laisse’’  par Gnassingbé père (38 ans) et le fils (13 ans) maintenant.  Dans leur entreprise monarchique et absurde, la famille Gnassingbé est aidée par un groupuscule d’officiers, de conseillers, d’amis, de subordonnés, de griots et de sbires  qui exercent leur influence par l’argent- le pays en dispose énormément et ils s’en servent à volonté- l’idéologie, l’appartenance ethnique, la violence et l’assassinat. Combien de Togolais n’ont-ils pas été contraints de s’exiler ou éliminés ou torturés à mort pour avoir réclamé un Etat de droit ou pour avoir eu une ambition présidentielle ?! Les exemples sont légions. Nul besoin de revenir sur ce sujet aussi douloureux.

Les Togolais sont-ils dupes ?

Dans son discours à la nation, le président Faure s’est encore une fois fourvoyé  dans un lexique dont lui seul et ses collaborateurs comprennent quelque chose.

« Appelés à bâtir la cité, à faire progresser le Togo vers sa glorieuse destinée, nous sommes, comme le furent nos prédécesseurs, investis de la mission d’entretenir et de transmettre aux générations qui viennent un pays uni, prospère et stable. Mes chers compatriotes, Nous devons cependant reconnaître que récemment, des attitudes nourries par la fièvre de revendications politiques et sociales ont eu pour résultat de menacer la cohésion nationale, de fragiliser le lien social et d’infliger à notre économie une régression notable. En délestant ainsi notre pays du fruit des nombreux efforts consentis pour promouvoir la croissance et le développement, ces situations se sont clairement démarquées du droit d’exercice des libertés publiques consacrées par notre Constitution. En menaçant la paix et la stabilité à l’intérieur de nos frontières et au-delà, les auteurs de ces violences se sont écartés des devoirs qui naissent de la citoyenneté, du voisinage et de l’appartenance à une communauté. En ce moment où la célébration de notre indépendance nous incite à tirer les enseignements de ces 58 années d’un destin commun, je veux réitérer ma conviction dans la force du dialogue. Le dialogue est une valeur ancestrale et un élément-clé de notre culture. La vie politique ne saurait échapper à cette pratique », a déclaré  Faure dans son discours. Dans cet extrait, difficile de comprendre ce que le prince héritier du Togo appelle par « générations qui viennent » ? De quoi parle t-il ? Des jeunes maintenus dans le chômage et qui se clochardisent tous les jours, ou des enfants dont les avenirs sont compromis par la corruption, le clientélisme et qui sont parfois violentés dans des villes comme Sokodé, Bafilo, Mango? Ou ce sont ces jeunes étudiants qui vivent dans la précarité dont parle M. Faure. Difficile de savoir.

Toujours dans cet extrait, difficile de soir ce que le président du Togo appelle par sa « conviction dans la force du dialogue ».  Doit-on rappeler à Faure qu’il a déjà participé à plus de 5 dialogues, pris des engagements dont il n’a jamais respecté ? Mais que pense ce Monsieur des Togolais ? Le Togolais, est-t-il aussi dupe ?

M. Affoh

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