Au Togo et dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest, le zémidjan, est le moyen de transport urbain le plus répandu. Les Zémidjans ne sont pas que des transporteurs. Il arrive souvent qu’ils jouent un rôle très important en politique, surtout en période de campagne électorale.
Souvent en groupe sous des arbres, à des carrefours ou aux points de vente des journaux, le Zemidjans, (conducteurs de taxi-moto) encore appelés « Zems » passent la plupart de leur temps à parler du sport, des stars, et surtout de la politique, en dehors de leurs heures de service. La politique est en effet, le sujet favoris des Zémidjans et ces derniers, les meilleurs alliés des acteurs politique qui les utilisent souvent pour leurs caravanes ou pour se faire connaître par la population. Faiseurs d’opinion, les conducteurs de taxi-moto sont souvent au parfum de l’actualité politique.
Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, les Zémidjans sont très organisés et disposent d’un syndicat national au Togo. Même s’ils ne sont pas organisés comme leurs confères du Bénin, il n’en demeure pas moins que les Zems, dans notre pays, disposent d’un bureau national reconnu par les autorités. « Nous sommes bien organisés, mais tous les Zémidjans ne sont pas membres de notre syndicats. Plus de la moitié de ceux qui font le travail, le font occasionnellement. Peut-être parce qu’ils n’ont pas encore trouvé un vrai travail », nous confie Hervé, un jeune conducteur de taxi-moto que nous avons rencontré dans le quartier Agbélépédogan. Hervé qui dit être titulaire d’un CAP en mécanique ne cache pas qu’il fait partie de ces jeunes qui font ce métier, juste le temps de trouver un emploi ou d’ouvrir son atelier. « Moi-même, si je trouve un travail très bien payé, je vais arrêter de faire Zémidjan », confie-t-il.
Alliés incontournables des politiques ?
Au Bénin, les Zémidjans sont plus qu’une institution. Ils sont une organisation au centre de la vie politique. Ils ont joué un grand rôle dans la popularisation de l’actuel président de la République béninoise Patrice Talon, opposant à l’époque. Ce dernier, malgré le nombre de véhicules de luxe dont il disposait, aimait souvent se déplacer en ville avec les Zémidjan.
Au Togo, ils ne sont pas aussi incontournables dans la vie politique, mais il n’est pas rare de voir des conducteurs de taxi-moto s’en prendre à un acteur politique ou un journaliste pour son point de vue. L’une des dernières scènes de ce genre est la tentative d’agression il y a quelques mois, de l’honorable Abass Kaboua alors que ce dernier s’exprimait à l’occasion d’une émission radio.
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