Le nouvel épisode dans la crise politique qui secoue notre pays le Togo depuis quelques jours, est le rôle bizarre que jouent les missions diplomatiques des Etats-Unis, de l’Allemagne, de la France, l’Union européenne et le Système des Nations unies au Togo.
Plusieurs togolais pensaient que le groupe des 5, formé par les ambassadeurs des Etats-Unis, de l’Allemagne, de la France, l’Union européenne et le Système des Nations unies au Togo, ne sont que des observateurs dans cette crise, mais les récents évènements font croire que non. Les responsables du Front citoyen Togo Debout qui ont rencontré l’ambassadeur de l’Allemagne au Togo ont fait savoir que la position de ce dernier est que l’on aille aux élections et « laisser Faure Gnassingbé défendre sin bilan en 2020 ». Une position que ne partagent pas naturellement les acteurs politiques de l’opposition et bien d’organisations de la société civile togolaise.
Ce qui est encore curieux, c’est que les ambassadeurs du groupe des 5 n’ont pas le même langage. Tantôt ils parlent de consensus à trouver du coté du pouvoir et de l’opposition, ils parlent ensuite de dialogue sincère et enfin demandent aux opposants d’accepter aller aux élections et avec encore Faure Gnassingbé comme candidat en 2020, alors que le dialogue est au point mort. Ces ambassadeurs qui savent bien que la crise togolaise a été confiée aux présidents ghanéens et guinéens Nana Akufo-Addo et Apha Condé, semblent vouloir prendre le devant de la médiation et imposer une solution toute faite et déjà vue aux Togolais : les élections. Or les élections ont toujours été source de mort et de conflits à cause de la non transparence du cadre électoral. N’ont-ils pas vu des urnes volées et transportées par des militaires, des résultats des élections proclamés avant décompte des voix au Togo… ? Et pourtant, ils ont toujours crié que « les élections ont été libres et transparentes » !
Mais avec quel cadre électoral devrait-on aller aux élections au Togo ? Avec quelle Cour Constitutionnelle ? Dans le pays de ces ambassadeurs, peut-on accepter qu’un président et son fils régentent le peuple pendant un demi-siècle ? Peut-on accepter chez eux, les détournements de fonds, le vol, les crimes, les tortures et la mauvaise gouvernance se taire et passer sous silence ? Hein messieurs les ambassadeurs ? Toutes ces questions ne sont-elles pas inscrites dans l’agenda du dialogue ? De toutes les façons, les Togolais ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour la suite. Avoulété!
R. Affoh
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